Seconde Guerre mondiale

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L'Occupation

En 1944, les Allemands réquisitionnent les jeunes hommes du village pour creuser un abri pour canon sur la bute du Tricholet[note 1]. Le Tricholet était en effet un point stratégique, dominant les vallons alentours, la route de Tonnay-Boutonne à Saint-Savinien, et plus particulièrement le pont qui enjambe le coude de la Boutonne.

À titre d’exemple, le Avro Lancaster Eyes in the Night (Yeux dans la Nuit) fut abattu le 18 août 1944 en passant au-dessus de Saintes et Saint-Savinien, de retour d’un raid sur la base sous-marine de Bacalan, au nord de Bordeaux. L’avion finit par s’écraser près du bourg de Surgères. Walter Hunt, le mitrailleur de queue, et Duke Durber, l’opérateur radio, sautent au-dessus du village voisin d’Archingeay et sont pris en charge par la Résistance ; ils regagnent l’Angleterre par des voies complexes.

La Résistance

Ainsi les habitants des Nouillers, ou plus généralement du pays savinois, ne restent pas indifférents au déroulement de la guerre. Certains se contentent d’une résistance passive, rechignant à se conformer aux directives de l’Occupant et du gouvernement de Vichy. Claudette Roy-Diaphorus raconte[1] :

« Je me souviens des Allemands qui logeaient “Chez Grenon”. Ils cherchaient de la nourriture et réquisitionnaient des vaches et des chevaux, en bon état de préférence. Mais les animaux livrés, à contrecœur, ne l’étaient pas toujours. »

D’autres y prennent une part active, quoique discrète... et avec plus ou moins de succès. En témoignent notamment les « messages personnels » de la BBC qui leurs étaient destinés[2] :

  • « Rodrigue as-tu du coeur ? » C’est ainsi que les Alliés avertirent la résistance locale le 14 juillet 1943 d’un premier parachutage d’armes à La Frédière, petit village de quelques dizaines d’habitants à dix kilomètres au Sud-Est du bourg des Nouillers. Un seul membre de l’équipe de réception se présente sur le terrain, et ne peut baliser le terrain à temps. Faute de ces marquages au sol, l’avion de transport fait demi-tour sans larguer sa cargaison. À nouveau mise en alerte les 18 et 23 juillet, l’équipe attend les avions en vain. Le message est répété le 11 août, et le succès est au rendez-vous lors du largage du 12 août.
  • « Nous serons quatre et boirons du rhum » annonce le 11 août 1943 un parachutage d’armes pour la nuit suivante à Saint-Savinien, sans doute par les mêmes avions que ceux du largage ci-dessus. Il est annulé en raison du manque d’organisation de l’équipe de réception.
  • « Le cheval tire la charrue » annonce le 17 août 1943 un nouveau parachutage à La Frédière. Alors qu’il touche le sol, le premier conteneur prend feu et explose. Les détonations alertent le voisinage, mais a priori pas l'Occupant.
  • « La Sidi Brahim est la marche des chasseurs » annonce le 11 septembre 1943 un parachutage d’armes aux Nouillers. Les mauvaises conditions météorologiques empêchent le largage.

La répétition des échecs témoigne de la laborieuse synchronisation des différents facteurs, parfois aléatoires, pour faire parvenir l’approvisionnement en armes et en munitions. Il est d’autant nécessaire de ressituer ces difficultés dans les évènements de l’époque. L’Organisation Civile et Militaire[note 2] (OCM) entretenait deux réseaux dans les communes voisines de Tonnay-Boutonne et de Saint-Savinien, chargés de la collecte du renseignement, de la réception des parachutages et du sabotage. Toutefois, et bien que l’OCM avait une organisation quasi-militaire, ces hommes étaient avant tout des cultivateurs, des artisans, des ingénieurs... Avant de rejoindre la lutte clandestine, la plupart d’entre eux n’avaient pour tout aguerrissement au combat que leur expérience de conscrits ou de vétérans de 1940. À l’image de Marcel Coutinot, responsable de l’OCM à Tonnay-Boutonneet boucher du village. De plus, ils risquaient leurs vies à chaque largage ; la Gestapo, le SD[note 3] ou encore l’Abwehr[note 4], particulièrement efficaces, portèrent des coups très durs à l’OCM. L’organisation fut quasiment décapitée sur la façade Atlantique entre fin 1943 et début 1944, entraînant de très nombreuses arrestations[note 5].

Aux Nouillers on peut citer Jacques Charles, qui fut agent de liaison pour le réseau Navarre du 1er octobre 1943 à la Libération[1].

D’autres, à l’image de Georges Autant, s’impliquent de façon beaucoup plus ouverte en s'engageant dans les Forces Françaises Libres.

La Liberation

TODO : Un membre de l’OCM est fusillé par l’Occupant le 31 juillet 1944 dans la commune voisine de Ternant. Le 24 août 1944, un FFI est fusillé à Tonnay-Boutonnepar les Allemands en pleine débâcle.

TODO : Saintes est libérée le 4 septembre 1944, Rochefort le 12 septembre, et Saint-Jean-d’Angély le 13.

La cérémonie officielle de libération des Nouillers a lieu le 4 octobre 1944 à 14h30. Elle est accompagnée de l’installation d’une nouvelle équipe municipale. Toute la population est conviée, et plus particulièrement les anciens combattants et les enfants de l’école.

Notes

  1. Il s’agissait sans doute d’une défense anti-aérienne.
  2. L’un des huit grands réseaux de Résistance intérieure, et membre du Conseil national de la Résistance. La plupart de ses membres de la région faisaient également partie du réseau de renseignement Navarre.
  3. Sicherheitsdienst, service de renseignement de la SS.
  4. Service de renseignement de l’état major allemand.
  5. André Grandclément, chef de l’OCM pour la région de Bordeaux, fut retourné par la Gestapo en septembre 1943 ; deux opérateurs radio de la Confrérie Notre-Dame, intermédiaire entre l’OCM et la France Libre, trahirent et menèrent au démantèlement du réseau en novembre ; Alfred Touny, cofondateur de l’OCM, fut arrêté en février 1944 puis exécuté.

Références

  1. 1,0 et 1,1 Jacquie Coudray, Jacques Coudray et James Gourdet : Les Nouillers. Images d’autrefois. Le Passage des heures, Saint-Savinien, 2010.
  2. Henri Gayot : Charente-Maritime 1940-1945 : Occupation, Résistance, Libération. Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale, 1973.